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Bonne année !
Bonjour à tous !
Je sais que mes articles se font rares, mais je tenais quand même à vous souhaiter une bonne année 2019, en espérant qu'elle sera au moins aussi réussie que 2018. J'en profite aussi pour vous remercier de votre fidélité/intérêt, les stats de fréquentation sont éloquentes, vraiment ! En décembre, c'est une moyenne de 6 visiteurs par jour, et 26 pages consultées quotidiennement !
Venons-en maintenant à mon parcours... Encore une fois, beaucoup de choses se sont passées depuis mon dernier billet de septembre. Je m'en veux un peu, car du coup j'ai une tonne de choses à vous raconter. Je vous avais laissé juste avant le début des séances sur simulateurs, et vous vous imaginez que maintenant, c'est terminé depuis longtemps ! Il y a eu au total 11 sessions, ou toutes les pannes ont été étudiées, envisagées et réglées, pour au final aboutir à un atterrissage en toute sécurité. Sur ces 11 séances, une était destinée à la qualification LVO (Low Visibility Operation) qui me permet de pouvoir voler lorsque la visibilité tombe en-dessous de 400m. A l'issue de ces 11 séances, le 3 octobre, était prévu le "Skill Test", sorte d'évaluation finale qui permet d'avoir enfin la qualification A320 apposée sur ma licence. Ce test était un peu particulier car à la place du commandant de bord, là où il y avait mon binome pendant la formation, il y avait cette fois un vrai commandant de bord de la compagnie, donnant un côté très opérationnel à cette évaluation. Tout s'est cependant très bien passé, et au bout de 4h d'épreuves, je validais ma QT A320 !
Je n'en avais cependant pas terminé avec le simulateur, puisqu'il restait une séance d'entrainement à l'atterrissage, en vue des vrais tours de piste. Cette séance avait lieu le 6 octobre, et a consisté à décoller et atterrir dans toutes les situations possible (jour, nuit, vent de travers, piste contaminée, etc.). J'étais enfin prêt pour le base training, qui consiste à prendre place pour la première fois dans le vrai avion, et d'effectuer ses premiers décollages et atterrissages. L'avion est bien entendu sans passagers. C'est donc le 16 octobre au matin que je me présentai au Crew Room à l'aéroport de Vienne. Nous étions 3 "élèves" pour cette séance, et j'étais programmé en deuxième position. L'avion était un A320 immatriculé OE-IEW. L'aéroport de Vienne étant très fréquenté, nous ne pouvions faire les tours de piste ici, et nous sommes donc allés à Brno, en République Tchèque, qui se trouve à 30 minutes de vol environ. Sitôt arrivés à Brno, mon collègue (qui avait du coup fait la liaison) attaquait ses tours de piste, ce qui allait durer 1h30 environ. Pour ma part, j'attendais mon tour, assis en cabine, dans cet avion totalement vide !
A l'issue de cette première séquence, l'avion quittait donc la piste, s'arretait sur le taxiway, et, pendant que les moteurs tournaient encore, je prenais place enfin pour la première fois dans le cockpit. Réglage du siège, mise à l'aise avec les instructeurs, un petit briefing de circonstance, puis les checklists, et l'instructeur me demandait de contacter la tour pour obtenir l'autorisation de rouler vers la piste à nouveau. La tensions montait, car, même si le cockpit ressemble en tout point à celui du simulateur, le fait d'être dans le vrai avion rajoute une dimension à laquelle il est difficile d'être préparé; j'avais l'impression d'oublier quelque chose en permanence. Mais les instructeurs (ils étaient 2, un en place gauche, et l'autre en jumpseat) veillaient au grain. Approchant la piste, nous avions enfin l'autorisation de décoller. L'instructeur poussait les gazs, "take off, you have control !" maintenant l'avion était dans mes mains (moites). Très rapidement, le "V1" venait, suivi presque immédiatement du "rotate", signe qu'il fallait tirer sur le manche pour arracher les 55 tonnes de l'avion au sol. Mais le pilotage a ceci de fascinant que à ce moment là, il demande tellement de concentration qu'il n'y a pas de place pour les émotions, on s'applique juste à suivre les procédures, vues et revues pendant les simulateurs. Mon long ballet au-dessus de Brno commençait donc. On tournait parfois au nord, parfois au sud de la piste, d'abord en utilisant l'autothrust (gestion automatique de la poussée), puis en manuel. On changeait également la configuration de volet choisie pour l'atterrissage, et même un tour de piste s'est effectué sur un moteur (un moteur étant virtuellement coupé, gazs à zéro), avant de faire une remise de gaz sur un moteur, juste pour montrer que l'avion est capable de le faire. Après 1h30 environ, 13 tours de piste et 12 atterrissages, je quittais donc la piste, pour laisser la place à mon autre collègue qui attendait son tour depuis plus de 3h maintenant, et qui allait avoir la chance de ramener aussi l'avion à Vienne.
Capture Flightradar de mes tours de piste
Et bien, je me rends compte que ce post est déjà bien long, et pourtant il me reste encore plein de choses à vous raconter. Je m'attellerai donc à vous raconter la suite, et donc mes premiers vols commerciaux dès demain !
A bientôt, et encore merci pour votre fidélité !
Maxime
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